Denise MEGEVAND
1917-2004

 

Denise Megevand

 

 

Denis Mégevand

 Elle était issue d'une famille de tradition artistique, ses parents, son grand-père maternel et son arrière-grand-père étant peintres; son trisaïeul Godefroy Lunel (1814-1891) était un zoologue réputé, directeur du Muséum d'Histoire Naturelle de Genève. Cette ouverture intellectuelle et artistique l'a amenée à se passionner pour la musique, tel qu'elle le témoigne lors un entretien réalisé en 1990 avec Myriam Serfass (publié dans le bulletin n°28/1990 de l'A.I.H., épuisé à ce jour)

«Je suis venue à la musique de façon tout à fait conventionnelle, par le piano: j'ai toujours adoré la musique. Mes parents étaient musiciens: mon père chantait et ma mère, qui était peintre, était une honne pianiste amateur. Tous les dimanches, nous allions aux concerts Colonne. La musique tenait une grande place dans ma vie d'enfant. Pendant dix ans, j'ai travaillé le piano de façon très approfondie: ma mère me faisait beaucoup déchiffrer- c'est une très bonne culture- et tous les jours, nous jouions du quatre mains. Je ne savais pas trop ce que j'allais faire dans la vie, et puis un jour il a fallu prendre une décision. J'ai hésité entre la musique et la peinture... Je suis entrée à la Schola Cantorum au cours de piano. Et puis j'ai rencontré d'anciennes camarades de classe qui faisaient de la harpe.»

Elle retourne en 1939-45 dans son pays natal, et joue occasionnellement avec l'Orchestre de la Suisse Romande, dirigé par Ernest Ansermet. Elle étudie la harpe en cours particulier avec Lily Laskine, mais cette dernière lui prête sa harpe irlandaise: petit à petit, elle se tourne résolument vers la harpe celtique. Voici encore un extrait du bulletin n°28/1990 de l'AIH où elle évoque sa rencontre avec la famille Cochevelou:
«A partir de 1950, j'ai eu énormément d'élèves «privés », que des bretons. Ça a été l'affluence. Ily avait cet engouement pour faire vivre les traditions celtiques. Il y a eu le père d'Alan Stivell; je ne le connaissais pas, et un jour, je reçois un coup de téléphone me disant: «J'ai construit une harpe, je voudrais vous la faire entendre ». Alors, bien qu'étant très sceptique, je n'ai pas refusé. Je suis allée chez lui, et j'ai été émerveillée: c'était très très sérieux, un bon travail de luthier, amateur, mais digne de la qualité professionnelle. J'ai un peu joué sur cette harpe, je l'ai trouvée merveilleuse, et à ce moment-là, il m'a demandé de donner des leçons à son fils de 7-8 ans, qui était le futur Stivell. Il venait toutes les semaines, et comme il n'acceptait de ne travailler que sur de la musique bretonne, je devais lui écrire des exercices de gammes, de tierces, etc., uniquement sur des thèmes bretons! J'ai donc étudié les thèmes bretons qu'il me fournissait, puis j'ai cherché moi-même des thèmes, les ai harmonisés de façon plus savante, et je me suis mise à les jouer aussi en concert. [. . . ] L'origine du mot "celtique" est venue en parlant avec monsieur Cochevelou: nous avons pensé que le meilleur mot était CELTIQUE, parce que ça englobait tous lespays. L'Irlande, l'Ecosse, le Pays de Galles et les Bretons jouent de cette harpe avec des caractéristiques selon les pays ...»

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