DEVELOPPEMENT DE LA TECHNIQUE INSTRUMENTALE DE LA HARPE
II

 Mme de Genlis à la harpe
Madame de Genlis donnant
une leçon à Adélaïde d'Orléans

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Au Moyen Age occidental, les harpistes emploient les deux mains. Il se servent du pouce, de l'index et du médius. Cette technique fut en usage pendant longtemps puisque la partie écrite pour arpa doppia par Monteverdi , pour accompagner, au troisième acte, le chant d'Orfeo ( 1607 ), ne nécessite que l'emploi de trois doigts à chaque main, malgré des passages de grande virtuosité.

Au XVIII ème siècle, les écoles françaises et allemandes, avec Pétrini, Cousineau, Hochbrücker et Krumpholz, posent les bases de la technique actuelle. On joue avec quatre doigts. ( L'auriculaire étant exclu car trop petit pour atteindre le plan des cordes ).
Vers 1777,
J.B. Krumpholz publie un recueil de 12 préludes contenant de curieux passages utilisant les homophones possibles sur la harpe à simple mouvement.
C'est dans les oeuvres de ce harpiste que paraissent les premiers harmoniques.
Au XVIII ème siècle apparaissent aussi les sons en « guitare » obtenus en pinçant la corde près de la table, puis les sons étouffés que l'on exécute soit avec le pouce gauche, la main étant posée à plat sur les cordes, soit l'index droit, la phalangette faisant office d'étouffoir.

Madame de Genlis, qui pratiquait la harpe en virtuose, préconisa l'emploi de l'auriculaire à la main droite ce qui obligeait le harpiste à renverser compllètement la position de la main, lui enlevant de la force pour saisir les cordes. Dans un but courtisan Francesco Pétrini, écrivit quelques pièces pour cette méthode, mais sans grande conviction car il se garda bien de l'appliquer lui-même.
A.-C. Prumier enseigna cette méthode au Conservatoire de Paris de 1870 à 1884.

L'un des effets les plus spectaculaires de la technique harpistique, le glissando, se développe au cours du XIXème siècle.