Edison DENISOV
Compositeur russe
Tomsk, Sibérie 6 avril 1929 / Paris 25 novembre 1996

Le compositeur russe Edison Denisov, l'un des principaux représentants du courant qu'il était convenu d'appeler "l'avant-garde russe", entame simultanément des études de mathématiques et de physique à l'Université  et de musique au Conservatoire de sa ville natale. Il présente ses premiers essais de composition à Chostakovitch qui l'encourage à poursuivre sa formation au Conservatoire de Moscou. De 1951 à 1956, il travaille la compositon avec Chébaline, l'orchestration avec Rakov, le piano avec Belov, l'analyse musicale avec Zuckerman et découvre les oeuvres de la Nouvelle Ecole Viennoise, tout en s'intéressant aux traditions folkloriques sibériennes. En 1959, il devient lui-même professeur au Conservatoire. A cette époque, se forme à Moscou un groupe de compositeurs d'avant-garde regroupant Denisov, Volkonski, Schnittke, Karetnikov, Goubaïdoulina, Silvestrov, mais cette tendance, extrêmement mal vue par les tenants de la musique officielle soviétique, leur vaut d'être écartés de la vie musicale de leur pays. Cependant, Guennadi Rojdestvenski réussit à donner en 1964 à Léningrad l'une des oeuvres les plus représentatives du style de Denisov, Le Soleil des Incas, pour voix et ensemble instrumental, jouée l'année suivante par Boulez au Domaine Musical. D'autres exécutions suivent dans diverses villes d'Europe, marquant le début d'une reconnaissance internationale. Dans les années 1960-70, Denisov écrit beaucoup d'oeuvres pour divers effectifs et il est interprété par des musiciens russes et occidentaux tels que Aurèle Nicolet, Heinz Holliger, Jean-Marie Londeix, Guidon Kremer, Natalia Gutman. Son style musical, d'abord rigoureusement maintenu dans la lignée post-sérielle, devient progressivement plus éclectique, intégrant des procédés expressifs divers, parfois teintés de romantisme.
La période de maturité de Denisov, les années 1980, voit apparaître ses oeuvres les plus monumentales et les plus marquantes : le Requiem , les opéras “ L'Ecume des jours ”, en français, d'après Boris Vian (créé à l'Opéra-Comique en 1986) et “ Quatre jeunes filles ”  d'après la pièce de Picasso (créé à Moscou en 1990), le ballet “ Confession ”  d'après Alfred de Musset, une symphonie commandée par Daniel Barenboïm et exécutée par lui à Paris en 1988, puis à Chicago. L'écriture musicale s'organise alors autour d'intonations caractéristiques, les chromatismes, développés à travers des contrepoints et des superpositions rythmiques extrêmement subtils et complexes. Denisov est également l'auteur de nombreuses musiques de films, et d'une série de musiques de scène composées à l'intention des productions de Youri Lioubimov au Théâtre de la Taganka à Moscou.
En 1990, il fonde à Moscou une Nouvelle Association de Musique Contemporaine, à l'image de celle qui, dans les années 1920, avait réuni les forces les plus éminentes de l'avant-garde russe de l'époque (Roslavets, Mossolov...). 
Francophile et francophone, Denisov a composé de nombreuses oeuvres sur des textes français, outre ceux de Boris Vian, “ Chant d'automne ” sur des poèmes de Baudelaire, “ Au plus haut des cieux ” sur des textes de Bataille (créé à Paris en 1987 par l'Intercontemporain et Eötvös ), “ Quatre poèmes de Gérard de Nerval ”, “ Légendes des eaux souterraines ”  sur des poèmes d'Yves Bergeret. Il a orchestré l'opéra inachevé de Debussy “ Rodrigue et Chimène ”. Admiré et soutenu dès ses débuts par Pierre Boulez, il fut invité en 1990-91 à venir travailler à l'IRCAM. Il était Officier des Arts et Lettres et avait obtenu en 1993 le Grand Prix de la Ville de Paris.
A travers toutes ses oeuvres et les divers styles qu'il a adoptés et synthétisés, son écriture musicale s'est toujours caractérisée par un réel raffinement, une subtilité maximale dans la conduite des voix et dans l'agencement des timbres.
L'invention créatrice intarissable était jointe chez lui à cette "poésie de l'exactitude" dans laquelle se reconnaît le scientifique.

Pour en savoir plus

Harpe  Niv.  Titre  Editeur  Durée 
 HDM

9

Romantische musik
Hautbois, harpe, trio à cordes
-Universal
-Sikorski (6757)
0
 HDM

9

Canon en mémoire d'I.Stravinski.
Flûte, clarinette, harpe
Gerig (1352)