Espagne
Cadix 23 novembre 1876
Alta Gracia (Argentine) 14 novembre 1946
Il était andalou par
son père et catalan par sa mère. Celle-ci, pianiste
de talent, dirigea ses premières études musicales.
Il devint ensuite, au conservatoire de Madrid, I'élève
de Trayo (piano) et de Pedrell
(composition). C'est Pedrell qui, le premier, discerna son génie
et le dissuada de poursuivre une carrière de pianiste
qui s'annonçait cependant brillante. Il exerça
sur le jeune compositeur une influence durable en l'initiant
au folklore et à l'ancienne musique religieuse espagnole.
De 1907 à 1914, Falla vécut
à Paris dans des conditions économiques précaires,
gagnant sa vie au hasard des leçons et des récitals
de piano. C'est là qu'il réussit non sans mal à
se faire un nom, parmi de prestigieux musiciens qui devinren t ses
amis: Debussy,
Dukas, Ravel, Albeniz et
le pianiste R.
Viñès (qui
joua ses Quatre pièces espagnoles à la Société
nationale). L'oeuvre et l'amitié de Debussy
contribuèrent utilement à I'évolution de
son style, en lui révélant un univers harmonique
fascinant et en lui faisant sentir l'importance de I'esprit,
de «I'evocacón», dans la musique traditionnelle
espagnole. Pendant la Première Guerre mondiale, il vit
à Madrid, mais en 1921, il se fixe à Grenade où
il organise en 1922 un mémorable festival de cante
hondo. En 1925, il crée à Séville la
«Orquestra
Bética de camara».
Pendant les vingt dernières années de sa vie, il
ne produit que très peu de choses, se consacrant principalement
à la composition d'un monumental oratorio, La Atlantida.
Il considérait cette oeuvre comme le couronnement de sa
carrière, mais elle demeura inachevée (elle fut
achevée au cours des annces 50 par son élève
et disciple E.
Halffter). Falla est mort en Argentine, où il vivait chez
sa sceur depuis 1940. Deux mois plus tard, sa dépouille
fut ramence à Cadix. Au cours de la cérémonie
funèbre qui s'est déroulée à la cathédrale,
I'Officium defunctorum de Victoria
fut chanté avec l'approbation du pape, qui avait décerné
au défunt le titre de «Fils de prédilection
de l'Église». Falla est
enseveli dans la crypte de la cathédrale de Cadix.
Toute la musique de Falla est authentiquement espagnole. Ayant
assimilé les caractères essentiels de la musique
traditionnelle de son pays (principalement le folklore andalou),
il s'est créé un style profondément original.
Plus classique et concis que celui des grands compositeurs espagnols
qui le précedèrent, ce style est cependant la meilleure
expression de l'âme espagnole, sans doute parce qu'il tire
sa substance de l'esprit même du folklore, plutôt
que de l'exploitation systématique des mélodies
et des rythmes populaires. Un souci de la forme au service d'une
imagination feconde, un génie merveilleux de l'instrumentation
(toujours d'une parfaite sobriété), une constante
noblesse dans le traitement des sujets les plus divers font de
Falla l'un des plus grands compositeurs de
son temps.
Parmi ses oeuvres
: 2 opéras: La Vida breve (Nice, 1913) et El
Retablo de Maese Pedro (Paris et Madrid, 1923),l'oratorio
La Atlantida (terminé par Halffter,
Madrid, 1961), Soneto a Cordoba pour voix et orchestre,
3 Mélodies, Psychè pour voix et 5
instruments et Siete canciones populares espanolas
2 ballets: El Amor brujo (Madrid, 1915) et El Sombrero
de tres picos (Diaghilev, Londres, 1919; décors et costumes
de Picasso), Homenajes pour orchestre,
Noches en los jardines de Espana pour piano et orchestre,
Concerto pour clavecin et orchestre de chambre, «Homenaje»
pour le tombeau de Debussy, pour guitare, 4 Pièces espagnoles
et Fantasia boetica pour piano.
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