Fils d'un modeste violoniste
d'église, il ne manifestait aucune disposition pour la
musique. Pourtant il fut admis comme choriste à SaintDenis
de Liège, d'où il fut renvoyé au bout de
deux ans, il étudia ensuite de façon désordonnée
avec plusieurs maîtres qui, à tour de rôle,
renoncerent à lui taire comprendre quoi que ce fût
à l'harmonie, au contrepoint ou I'orchestration. Sa
vocation musicale cependant, s'était décidee à
l'audition des opéras bouffes napolitains qu'était
venue représenter une compagnie italienne. Il devient
en effet un musicien de théâtre et son talent, essentiellement
mélodique, aura été de concilier le beau
chant, tel qu'il est cultivé en Italie, et les impératifs
de la prosodie française ou de la juste expression dramatique.
De 1759 a 1766, une bourse lui nermet de vivr à Rome,
il y travaille deux ans de suite avec Casali.
Il part ensuite s'installer à Paris, via Genève,
où, pendant un an il est professeur de chant (il se lie
d'amitié avec Voltaire qui lui trouve de l'esprit). A
Paris, il débute par un échec, puis le succès
venant rapidement avec les bons livrets (de Marmontel,
notamment, et plus tard de Sedaine...
un livret lui fut même fourni par le futur Louis XVIII,
«La Caravane du Caire»), il compose régulièrement
des ouvrages agréables pour la Comédie-ltalienne,
puis pour l'Opera et l'Opéra-Comique. «Il faisait
de l'esprit et non de la musique », dit Méhul.
Cependant, une abondante veine mela~dique et un sens profond
de l'expression dramatique lui valurent, en dépit d'une
texture harmonique et d'une instrumentation très insuffisantes,
de réussir quelques-uns des chefs-d'oeuvre de l'opera-comique
français, tout particulièrement le Tableau parlant
et Richard Coeur de Lion. Dès la fondation de l'lnstitut,
en 1795, un fauteuil lui fut attribué. Napoléon le fit chevalier de la Légion d'honneur,
en 1802, peu après la fondation de l'ordre. Enfin, il
eut, de son vivant, l'honneur de donner son nom à une
rue voisine de la Comedie-ltalienne. Il finit ses jours près
de Montmorency, dans l'ermitage de J.-J. Rousseau, qu'il avait acheté.
Parmi ses oeuvres: Environ 70
opéras-comiques et quelques opéras, plusieurs uvres
instrumentales (restées manuscrites), des oeuvres littéraires,
dont les «Mémoires».
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