Halle 23 février 1685
Londres 14 avril 1759
Grande-Bretagne (Origine allemande)
Son père, Georg Hændel (1622-1697), barbier-chirurgien et
chambellan du duc
de Saxe-Weissenfels, entretenait
des amitiés parmi les artistes de la cour, mais était
lui-même peu porté sur les arts.
Le jeune Hændel fit de solides études générales
au gymnasium de Halle (1692-1702) et, bien que son père
fût opposé à sa vocation musicale, il réussit
très jeune (avec la complicité de sa mère,
semble-t-il) à apprendre l'orgue et le clavecin. A l'âge
de sept ans, accompagnant son père à Weissenfels
comme il avait coutume de le faire, il parvint à jouer
de l'orgue dans la chapelle de la cour, en présence du
duc et de son maître de chapelle, J. Ph. Krieger. Le duc émerveillé insista pour
que le fils de son chambellan prît des leçons avec
Zachau à Halle. Peu après, Haendel était nommé organiste
assistant (1697) puis titulaire (1702) à la cathédrale
de Halle. Un an plus tard, poussé par une ferme ambition
et une vocation qui réclame de plus vastes horizons, il
quitte Halle, son orgue et son université, pour Hambourg
qui est alors l'une des premières capitales musicales
d'Europe. Il devient l'ami de Mattheson,en
compagnie duquel il entreprend le voyage de Lubeak pour entendre
Buxtehude. Tous deux briguent la succession de l'illustre
organiste, désireux de prendre sa retraite; mais apprenant
que celui-ci ne cédera l'orgue de la Marienkirche qu'au
candidat qui épousera sa fille, les deux jeunes musiciens
se retirent de la compétition (deux ans plus tard, J. S. Bach renoncera dans les mêmes circonstances
aux attraits d'Anna
Margreta Buxtehude). En
1705, ses deux opéras, Almira et Nero, sont
représentés à Hambourg avec un honnête
succes. Il décide en 1706 de partir pour l'Italie. Il
se fait entendre à Florence, où il compose des
cantates italiennes et fait représenter, avec l'appui
de Ferdinand
de Médicis, son opéra
Rodrigo à Rome; à Naples, où il passe
près d'un an, le cardinal Grimani
lui fournit le livret d'Agrippina, représentée
triomphalement à Venise l'année suivante. En 1710,
il quitte l'Italie pour Hanovre où, grâce à
l'amitie et à l'influence de Steffani,
il est nommé, en remplacement de ce dernier, Kapellmeister
de l'Électeur
Georg. Il obtient un congé
pour visiter l'Angleterre où il a noué quelques
relations grâce à l'ambassadeur britannique à
Venise. Londres est alors (quinze ans après la mort de
Purcell) un bastion de l'opéra italien.
Hændel s'y crée un cercle d'amirateurs
et obtient un énorme succès avec l'opéra
Rinaldo, composé en quinze jours. Hændel y compose un Te Deum pour la
paix d'Utrecht et une ode pour l'anniversaire de la reine Anne, entrant ainsi dans les bonnes grâces
de la souveraine, si bien qu'il se voit gratifié d'une
pension royale... et oublie totalement la cour de Hanovre. Or,
à la mort de la reine Anne
en 1714, son successeur George ler n'est
autre que son lointain cousin l'Électeur de Hanovre, naturellement mal disposé à l'égard
de son infidèle Kapellmelster. Mais, fort du succès
de ses premiers opéras londoniens et de la bienveillance
du souverain, Hændel rentre en grâce très rapidement.
Après avoir occupé quelque temps les fonctions
de maître de chapelle du duc de Chandos,
Hændel (conjointement à Bononcini et Ariosti)
prend en 1719 la direction de la nouvelle Royal Academy of Music
qui s'installe au théâtre de Haymarket. Ce musicien,
allemand (qui se fera naturaliser anglais en 1726) va consacrer
une bonne partie de sa carrière à écrire
pour le public anglais des opéras italiens. Le succès
de l'entreprise est d'abord total, mais bientôt les fabuleux
cachets exigés par des vedettes comme la soprano Cuzzoni et le castrat Senesino
compromettent l'équilibre financier de l'Academy. Et surtout
de violentes querelles, nées de la jalousie, vont porter
préjudice à la réputation de l'entreprise
et, pour mettre le comble au désordre, Hændel,
trop ambitieux, engage la célèbre Bordoni (épouse du compositeur Hasse) qu'il a la témérité de
vouloir faire paraitre sur scène avec la Cuzzoni dans son opéra Alessandro.
Comme il était à craindre, un pugilat met aux prises
les deux «prime donne» pendant une représentation.
Le coup fatal est porté à l'entreprise de Haymarket
en 1728 lorsque le Beggar's Opera de Pepusch
est représenté à Lincoln's Inn Field avec
un énorme succés. La Royal Academy of Music, dont
le déficit devient inquiétant, se résigne
à fermer ses portes.
Hændel, las des attaques de ses adversaires,
se tourna résolument vers l'oratorio à partir de
1738. Hérité de Carissimi,
mais transformé par son génie au point de devenir
un genre typiquement britannique, plus dramatique que religieux.
Entre les différentes parties de ses grands oratorios,
l'auteur se ménageait des succès de virtuose en
improvisant à l'orgue ou en interprétant des concertos.
La première audition du Messie à Dublin
en 1742 fut l'un des plus grands triomphes de sa carrière.
En 1750, au cours d'un voyage en Hollande et en Allemagne, la
santé de Hændel fut gravement affectée par
un accident de voiture. Bientôt sa vue baissa de façon
inquiétante. Trois opérations furent tentées,
dont une par le célèbre chirurgien Taylor qui avait opéré Bach
de façon si désastreuse. Devenu aveugle, il cessa
de composer, mais continua, pendant les six dernières
années de sa vie, à interpréter ses oeuvres.
Il mourut dans sa maison de Brook Street (Grosvenor Square) à
l'aube du 14 avril 1759 et fut enterré le 20 dans Westminster
Abbey, où une statue de Roubiliac
fut érigée sur son tombeau.
Parmi ses oeuvres: 41 opéras
italiens (1705-1741), dont Rinaldo, Il Pastor fldo,
Ezio, Sosarme, Alcina, Arminto, Serse
(d'où est extrait le fameux Largo), un «masque»
anglais: Acis and Galatea (petit chef-d'oeuvre) - 13 «pasticcios»
arrangés par Hændel (musique de Hændel
et d'autres compositeurs) - 24 oratorios (1708 et 1732-1757),
dont Saul Israel in Egypt, Messiah, Belshazzar,
Jephtha (certains, comme Semele,sont presque des
opéras); à l'exception des 2 oratorios italiens
de 1708, tous sont sur des textes anglais, 15 d'entre eux ont
des sujets bibliques, les autres des sujets profanes - Des odes
de circonstance (pour l'anniversaire de la reine Anne,
la fête de sainte Cécile, etc.); 2 passions en allemand (1704-1715); 100 cantates
italiennes; 22 duos, 12 Deutsche Lieder, 7 Airs françois,
24 Minuet Songs - 20 « anthems », des psaumes,
des motets, 3 Te Deum , Water music (suite pour
orchestre en 20 parties), Fireworks music (suite pour
orchestre en 6 parties), 20 concertos pour orgue et orchestre,
20 concertos grossos, des concertos divers, environ 40 sonates,
trios, etc. pour divers instruments; Des pieces
pour clavecin.
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