Dominique LEMAÎTRE
“La musique de Lemaître n’est pas celle du jour, ni de la nuit, ni de l’été, ni de l’hiver, mais celle de l’aurore ou du crépuscule, celle du printemps ou de l’automne, en un mot, celle du passage, musique de l’instant, de la traversée, musique de fleuve...”
Claude-Henri Joubert “Le Passeur”
“...la musique de Lemaître tiendrait de cette tranquille extravagance du barroco (...) : cette collision improbable de la nature et de l’art, cet accident fatal entre la morne convention et l’invention de l’inouï, cette blessure nécessaire entre la mémoire et l’utopie, ce lapsus esthétique entre l’idée d’éternité et son énonciation contemporaine, ce frémissement vécu qui s’approprie l’altération de la pureté inaccessible... bref, tout un arsenal poétique qui donne véritablement sens aux sincères velléités artistiques.”
Pierre-Albert Castanet
“D’une perle irrégulière, la musique”
De ses études de lettres, musicologie, électroacoustique et composition, Dominique Lemaître a su élaborer une synthèse et écrire pour les formations les plus diverses : ses solos instrumentaux, son quatuor à cordes, ses pièces d’orchestre et d’ensemble, ses oeuvres mixtes (avec dispositif électronique), ses collaborations avec des plasticiens témoignent de la diversité de son travail.

Dès ses premières oeuvres, où l’on sent encore l’influence de son admiration pour Bach, Debussy, Varèse, Ligeti, Scelsi et les musiques extra-européennes, il a su créer un monde sonore qui n’appartient qu’à lui : musique stellaire, transparente, musique-métaphore de forces tour à tour telluriques ou diaphanes, musique qui sait allier à la douceur des subtiles tenues intemporelles de timbres magnifiquement élaborés une violence intérieure, contenue et poignante.

L’écoute de Tellus (pour orchestre) ou de Ophoïs (pour marimba et guitare) confirme son enthousiasme à explorer de nouveaux paysages, où le geste instrumental parfaitement maîtrisé prolonge l’audace créatrice : certitude vue, entendue de l’alliance entre l’instrumentiste et la pensée qui fit naître son geste, langage détaché, tourné vers d’autres “pays fertiles”.

Totalement assumée, son écriture fine et exigeante entraîne l’interprète vers des contrées fécondes au service de l’expression. Fidèle à la tradition orchestrale, Dominique Lemaître a, par ailleurs, consacré de belles pages au violoncelle, à la flûte et à la percussion.

Jouées en Afrique du Sud, Allemagne, Argentine, Autriche, Belgique, Brésil, Etats-Unis, Grande Bretagne, Italie, Philippines, Pologne, Russie, Suisse, Thaïlande, Tunisie... ses oeuvres ont été servies par de talentueux solistes (Armand Angster, Ancuza Aprodu, Vladimir Dubois, Pierre Feyler, Anne Gastinel, Jean Geoffroy, Jean-Philippe Grometto, Bernard Heulin, Gary Hoffman, Kaoli Isshiki, Marie Kobayashi, Sylvia Marini, Thierry Mercier, Thierry Miroglio, Kiyoko Okada, Jean-Pierre Robert, Christophe Roy, Noëmi Schindler, Joël Versavaud, François Veilhan, Isabelle Veyrier...) et des formations variées (l’Orchestre Philharmonique de Radio France, l’Ensemble Orchestral Contemporain, l’Orchestre de l’Opéra de Rouen/Haute-Normandie, l’Orchestre de Picardie, l’Orchestre Philharmonique de Nice, l’Octuor de violoncelles, l’Oberlin Percussion Group, les ensembles 2E2M, Ars Nova, Imaginaires, Microméga, Musique Nouvelle, Sine Qua Non ... sous la direction de Nicolas Brochot, Edmon Colomer, Laurent Cuniot, Michel Fusté-Lambezat, Daniel Kawka, Paul Méfano, Philippe Nahon, Pascal Rophé, David Stern ...

Dominique Lemaître a reçu des commandes de l’Etat, de Radio France, de l’Opéra de Rouen, de l’Orchestre de Picardie, de la Ville de Beauvais et de nombreux festivals. On notera dans son catalogue sa prédilection récente pour la musique concertante, qu’elle soit pour cor (Hypérion) violoncelle (Altius), violon (Vers l’eau, vers le feu), hautbois (Du mouvement et de l’immobilité) ... ou octuor de violoncelles et orchestre (Huit à l’infini).

Dominique Lemaître a été invité en résidence en 2001-2002 par le CNR de Rouen et la région Haute-Normandie et en 2004 par l’Université d’Oberlin (Ohio).
Après un premier CD monographique enregistré à l’IRCAM en 1995, son disque Litanie du soleil a reçu un “coup de coeur” de l’Académie Charles Cros en 2002.
Ses oeuvres sont éditées principalement chez Jobert (quelques pièces chez Max Eschig et Lemoine).

T.M./N.D.

Harpe  Niv.  Titre  Editeur  Durée 
HDM

9

Night Song Duo pour cor anglais et harpe Ed. Jobert (M2308.13891)

8'30"

 HDM 7 Le Sable et la Perle Trio pour percussion, guitare et harpe  Ed. Jobert (M2308.14645) 12'30"
 HDM 8 Livre d'heures Trio pour flûte en sol, altto et harpe Ed. Jobert (M2308.14218) 16'
 HDM 6 La Ghirlandata Quatuor pour soprano, flûte, percussion et harpe, composé à la mémoire de Giacinto Scelsi Ed. Jobert (M2308.12016) 10'
 HDM 7 Un instant à la fois très vague et très aigu Sextuor pour flûte, clarinette, percussion, guitare, harpe et violoncelle Ed. Jobert (M2308.14768) 13'