PLAN DE LA RUBRIQUE
1- Antiquité
2-Période classique
3-Période romantique
4-Période contemporaine

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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GRANDS HARPISTES
2- PERIODE CLASSIQUE

Si au XVIIIe siècle prédomine une école franco-allemande, dont le centre se situe rapidement à Paris, le premier virtuose en date est évidemment l'un des fils de l'inventeur des pédales, Simon Hochbrücker qui présente l'instrument à la cour de Vienne, dès 1728. Mais bientôt les harpistes affluent vers la capitale française. Ils formeront ensuite des élèves dans toute l'Europe.

Le dernier fils d'Hochbrücker, Christian, après avoir débuté à Strasbourg comme harpiste du cardinal Louis de Rohan-Guemenée, suit ce prince à Paris, en 1760, et joue avec succès au concert spirituel, où il est reconnu pour l'un des plus grands virtuoses d'Europe. En 1779,il est à Londres, oh il donne des concerts au King's Theatre. En 1781, maître de harpe de Marie-Antoinette, cette fonction l'oblige à regagner l'Angleterre sous la Révolution (1792). De retour en France, après un ultime concert, en 1800, au lycée des Arts, on perd sa trace.

Philippe-Jacques Meyer (Strasbourg, 1737-Londres, 1819) succède à son maître Hochbrücker dans la faveur du public. Destiné tout d'abord à l'état ecclésiastique, la découverte d'une vieille harpe diatonique, au fond d'un grenier, lui fait abandonner sa vocation. Il travaille à Strasbourg avec Christian Hochbrücker, et rejoint celui-ci à Paris, en 1761, où il débute au Concert spirituel. Il en sera l'un des solistes les plus assidus jusqu'en 1765; ensuite, il se consacre uniquement au professorat et à la composition. Après un voyage à Londres (1780), il s'y établit définitivement en 1784.

Un autre harpiste d'origine allemande eut, au XVIIIe siècle, une très grande renommée, non pas tant, semble-t-il, à cause de sa virtuosité que par les fonctions qu'il occupa: Philippe-Joseph Hinner (Wetzlar, 1754-Paris, début du XIXe siècle) débute à quinze ans au Concert spirituel, entre à la Chapelle royale, et devient maître de harpe de Marie-Antoinette (1775-1781). Vers 1778, il avait effectué un voyage en Italie, appelé par la reine de Naples. Puis, en 1781, il donne à Londres une série de concerts où l'on remarque son style dans les adagio.

En 1770, débute au Concert spirituel l'un des plus grands virtuoses de son temps, Francesco Pétrini (Berlin, 1744-Paris, 1819). Il appartenait à une dynastie de harpistes: son père était harpiste de la chapelle de Frédéric II de Prusse; sa soeur, Thérèse (Berlin, 1736), était en 1754, harpiste du margrave Charles à Berlin; son frère, Henri, fut aussi harpiste et vécut à Paris dans l'ombre de son prestigieux aîné. Au début de sa carrière (1765), Francesco Pétrini avait été attaché à la chapelle du duc de Mecklembourg-Schwerin.
Protégé par
Mme de Genlis, harpiste elle-même, ce très grand virtuose, doublé d'un excellent compositeur, fit une carrière d'où l'opportunisme ne fut pas exclu, et qui se reflète dans le catalogue de ses oeuvres. Mais le plus grand de tous les harpistes du XVIIIe siècle fut indiscutablement Jean-Baptiste Krumpholz (Zlowitz, près de Prague, vers 1745-Paris, 1790). Fils d'un musicien engagé dans un régiment français, sa vie (un véritable roman) ne peut se résumer en quelques lignes. Elève à Paris de Christian Hochbrücker, de retour à Prague avec sa famille, Krumpholz travaille seul, puis, en 1773, il est engagé par Haydn comme harpiste de la chapelle du prince Estherhazy. Il y reste jusqu'en 1777. A cette date, il revient en France et, après des débuts éclatants au Concert spirituel, il devient le professeur en vogue de tout Paris, en particulier de Mlle de Guines, à qui Mozart dédia le Concerto en ut pour flûte et harpe. Il épousa la fille d'un luthier messin, Anne-Marie Steckler, elle-même harpiste remarquable.

 

 

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